Je marchais depuis deux heures, la boule de soleil plongeait
doucement vers l'ouest allongeant les ombres autour de moi, tout prenait
corps, enfin je commençais a croire à une réalité sur
cette terre desséchée ou la vie avait bien du mal à prendre forme, ou
chaque plante devait s'enraciner si profond pour survivre.
Pourtant cet
endroit avec ses faux airs de désert, ne l'était pas. Lorsque le regard
s'était peu à peu habitué, on apercevait les plis, les failles, les
trous, tous ces petits espaces de terrain que devaient habiter,
coloniser les millions de petits êtres vivants, tous ce qui n'avaient
plus d'existence à nos yeux asséchés devant nos écrans, tous ceux que
notre sensibilité ne pouvait plus percevoir.
Le soleil joue avec chaque
pierre, chaque monticule, c'est le temps de l'indécision ou tout devient
tranchant affûté, le regard est attiré tout naturellement vers le bas
car le ciel s'efface petit à petit, il descend derrière l'horizon. Il ne
nous appartient déjà plus, alors on baisse la tête, on veut bien voir
maintenant ou se posent nos pieds, on ne domine plus, tous les sens sont
en éveil, on se prépare. Les oiseaux font un dernier vacarme, le jour en
diminuant semble les exciter encore plus.
Sur cet étroit sentier qui
monte vers le faîte de la colline, on les devine sans pouvoir les voir,
si proches, Ils accompagnent les cigales perchés dans les chênes noueux du causse. Enfin j'arrive au
sommet du sentier sur le haut de la falaise que l'on appelle la "Cévenne"
plein d'une grande joie de me dresser ainsi du côté de cette muraille ou
l'on peut tomber dans l'abîme.
Du doigt, je suis la courbe de la rivière qui
serpente au milieu des terres.
La marche continue en équilibre au bord du vide le long d'une
passerelle de pierres plates polies. Il faut sauter d'une dalle à l'autre, passer sous des tunnels de buis, suivre des éboulis.
Les
rayons rougis du ciel traversent des toiles d'araignées inviolées.
On
entend soudain le son grave des tambours du soir. Puis vient enfin un
dernier talus de pierres sèches qui s'étale vers une prairie dans une
combe fleurie.
Déjà dans l'ombre du soir naissant, foulant aux pieds des
centaines de pâquerettes qui ont la senteur des roses. Le chemin arrive
enfin en vue de la maison.
Le dernier rayon du soleil s'est posé sur la
niche en pierre qui abrite la statuette du Bouddha.
********Rupa
représente la totalité des sensations, des idées appartenant au corps .
******** Vedana: les états momentanés
d'émotion.
******Vignâna: les pensées.
*******Samjna: La mémoire et
l'imagination.
*******Samskâra: Les dispositions ou inclinaisons.
*********** Ce sont les 5 skandas,
*********les 5 éléments de l'impulsion vitale
phildid + tai chi bouhdiste