– N’allons-nous pas nous perdre ? dis-je au yamchtchik.
Ne recevant pas de réponse, je lui posai une question plus catégorique :
–
Yamchtchik, arriverons-nous jusqu’au prochain relais ? Ne nous égarerons-nous pas ?
– Dieu le sait ! me répondit-il sans tourner la tête. Vois comme la tourmente fait rage ! On ne voit plus la route. Dieu ! petit père !
– Mais dis-moi nettement si, oui ou non, tu espères me conduire au prochain relais, repris-je ; y arriverons-nous ?
– Nous devons y arriver... dit le yamchtchik.
Il ajouta quelques paroles que le vent m’empêche d’entendre.
Retourner, je ne le voulais pas ; mais, d’un autre côté, errer toute la nuit, par un froid à geler, en pleine tourmente de neige, dans une steppe dénudée comme l’était cette partie du territoire des Kosaks du Don, cela manquait de gaieté.