Charles entama son récit le regard perdu dans l'écume la plus noble de toute, celle de l'effervescent pétillant et impétueux champagne, ces milliers de petites bulles qui surgissent le long du verre comme autant de perles et qui s'agitent en moussant à la surface comme des esprits volatils.
Il avait traversé les Pyrénées sur un coup de tête jusqu'à Burgos - à Bilbao, il avait visité le musée Guggenheim pour filer ensuite à travers la vallée de Douro au Portugal vers Bregance. Mais le temps du mois de juin de cette année là était très pluvieux. Jour après jour la pluie ne cessait de tomber et les températures de chuter jusque dans le sud de l'Espagne ou il faisait de 16 à 18 degrés. Charles décida alors de remonter en France et de ne s’arrêter que lorsque la météo serait redevenue plus clémente. Ce fut à Cahors, dans le Lot que le ciel bleu réapparu à nouveau sous un franc soleil. La ville magnifique avec ses ocres calcaire blancs jaunis par le temps donnait à voir le meilleur d'elle-même - les gens parlaient fort aux terrasses des cafés. La température agréable, les ombres franches qui enrobaient les bâtiments et chaque fois que l'on regardait vers le ciel on distinguait clairement les grandes toitures rougeâtres couvertes de tuiles canal parsemées d'énormes cheminées en pierres taillées. Tout n'était que calme et volupté - ainsi une lumière irisée flottait sur la rivière aux berges à la végétation luxuriante . Cela donnait envie de s'abandonner sur un des nombreux bancs de la ville.
Le champagne aidant, Charles continua son épanchement solitaire, il devenait intarissable sur ce pays lotois de cocagne dont il s'était selon ses propres dires très vite amouraché. Il trouva bientôt à louer une petite maison dans un village à une quinzaine de kms de Cahors, situé au faîte de la Cévenne: le dernier contrefort du massif central, une falaise d'environ 150 m dominant la vallée et sa fameuse boucle du Lot qui entraine les villages de Parnac et Luzech dans son sillage.
Charles mit peu de temps à s'intégrer car dans cette fin des années 90 sans internet ni téléphone portable, on croyait encore aux miracles ainsi qu'aux vertus bénéfiques du confit de canard. Il eut rapidement la possibilité de démontrer ses talents de scientifiques, le conseil départemental lui confia la direction du tout nouveau musée de la préhistoire de Lusech - dans le même temps il coopéra avec les anthropologues de Poitiers aux fouilles du site de Crayssac dit de la "plage aux ptérosaures3
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