Mes pages

mercredi 18 octobre 2017

This is day one



La première habileté de l'art pour les gens entendus, doit être de ménager à propos leurs ressources.

(Baltasar Gracian)




Je suis gravement blessé mais je veux continuer d'écrire avant de défaillir.

Nous sommes entrés dans la zone le 5 octobre. Nous étions un groupe formé de dix hommes et deux femmes, une petite section d'élite, un groupe entraîné, très expérimenté.

Le matin du 5 avant de pénétrer dans la zone, nous avons tous vérifié le matériel et nos équipements individuels. Le moral était bon.



Aujourd'hui, je ne me rappelle plus vraiment, je... ne sais pas comment raconter ce qui nous est arrivé. Pourtant comme tous mes camarades, je m'étais préparé physiquement et surtout psychologiquement pour cette opération annoncée par les gradés, comme difficile et périlleuse. Nous étions tous prévenus du caractère insolite dangereux et naratoïde de la mission, nous savions...
Quand la porte s'est refermée derrière nous…tout a été très vite…en fait mes souvenirs sont de plus en plus vagues. J'ai beaucoup de mal à garder les yeux ouverts…je suis adossé à un arbre solitaire entouré d'un épais brouillard, au point GPS de la zone B2, je ne sens plus mes jambes…mon Dieu aidez-moi!

Un souvenir vague, très lancinant me hante; je revoie en boucle les mêmes images : le moment ou je franchis la limite quand nous pénétrons dans la zone rouge, c'est comme un voile qui est tombé sur mon esprit, c'est complétement dingue, je sais !
On suivait un petit sentier forestier, quelque chose a attiré mon attention sur le bas côté. J'ai distingué une sorte d'alignement de petites pierres, une douzaine qui étaient disposées de manière à former un dessin - tous ces cailloux pointus taillés comme des silex étaient orientés la pointe vers le haut dans la même direction. C'est à ce moment là , que j'ai glissé sur le côté vers le bas…

Je suis le caporal William Slaw, j'ai 52 ans- 2 enfants, cela fait presque cinq ans que j'ai intégré les forces spéciales, que je sers mon pays…maintenant,  allongé au pied de cet arbre, je ne peux plus bouger, je suis seul, les autres ont disparu.

On nous avait pourtant dit que nous étions les meilleurs, qu'on allait piégé cette bête en deux temps trois mouvements…ils nous ont tatoué! Pourquoi ? J'ai découvert une manche de ma veste, je peux lire cette phrase sur mon avant bras.
"L'arbre est un sanctuaire, il contient toute la mémoire passée."

J'ai peur de m'évanouir, le même cauchemar revient à la charge chaque fois que je ferme les yeux.
D'abord, j'ai été heurté violemment par derrière par une sorte de grosses paire de cornes qui m'a projeté dans les airs ensuite, j'ai dû resté un moment inconscient, je ne sais pas combien de temps. L'écran de ma montre est brisé, les aiguilles sont bloquées sur 5h30. A présent, je me souviens…on nous en avait parlé, des rêves, c'est loin au fond de ma mémoire.

 "incubare"… "couché dessus"

…invitant à dormir dans l'enceinte d'un sanctuaire.
Les pensées se brouillent…
Dans les bois profond et tranquilles des montagnes, avec sa lyre chantante entraînait les arbres.
Et les bêtes sauvages du désert accouraient à ses pieds. Tout ce qui était animé ou inanimé le suivait, les rochers, les collines se déplaçaient et les fleuves changeaient leurs cours.
Il ne trouvait pas de rival lorsqu'il chantait ou jouait, son pouvoir ne connaissait pas de limite et rien ni personne ne pouvait lui résister.