Le Trattato relate
la construction de la ville idéale « Sforzinda ». Averlino s'inspire
des théories d'Alberti dans sa description d'une cité extrêmement régulière,
polygone étoilé de seize côtés. Ses rues rayonnantes – toutes bordées de
canaux, souvenir de Venise – aboutissent à la piazza, centre de la vie civique
et administrative.
…Non pas d'une ville idéale mais de l'idéalisation d'une
ville réelle, en tout cas d'une ville ou l'on ne mène pas une vie idéale parce
que l'on vit on meure, on commet des crimes donc il faut une prison et comment
y décrit-on cette prison ? La Sforzida dans la ville du Prince, ville qui
correspond à l'idée que le Prince se fait de lui-même. Cette prison s'appelle
Ergastolo. Elle est située hors de la ville , composée de quatre hautes tours
portant chacune le nom d'un tourment associé à un crime. On est déjà dans cette
adéquation entre le crime et le châtiment et lorsqu'un criminel arrive au pénitencier, on le hisse jusqu'au sommet
de la tour que son délit lui assigne et là on procède à l'exécution capitale
mais en fait c'est un simulacre. Tout le monde croit qu'il est mort mais en
fait il redescend dans ce qui est en fait une cité des tourments ou il est
torturé toute sa vie et puis quand il n'est pas torturé, il travaille aussi
pour l'état ou il a un travail forcé. Filarète entend trois exigences
politiques apparemment contradictoires.
- L'éclat des supplices d'abord (personne ne saura jamais,
vu de la ville que les prisonniers ne
sont pas tués en haut des tours. l'exemplarité du châtiment est préservée dans
l'étage aveugle des tours, le désir de vengeance de l'état, ce monstre froid
qui torture les criminels dans le secret tout en omettant non plus d'organiser
un travail forcé).
Patrick Boucheron ramassé par phildid
Patrick Boucheron ramassé par phildid