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dimanche 2 octobre 2016

La parabole du dimanche




le 23 Nov 2014 à 14:55

Ce qui les avait fait renoncer à se battre n'avait pas d'autre explication. Ils se disaient sans doute, peut-être:

- Nous verrons bien demain, observons, scrutons, analysons. Il suffira de regarder le film, d'en faire une pièce de  théâtre. Les médecins l'ausculteront, ils en déduiront un diagnostic, nos scientifiques chercheront et l'on trouvera rapidement une solution.
l'idéal serait de produire un DVD afin de compenser les pertes structurelles. En gros il suffirait de faire confiance. La technique pourra voler au secours de la morale de l'histoire.

- Allez expliquer cela!
Des histoires de locomotives avec des pistons luisants et des wagons, beaucoup de wagons et la petite locomotive toujours devant 

- Un gang band ferroviaire!
Avec de telles propositions, on était certain d'avoir une bonne grève à la SNCF.
Mais les certitudes étaient telles que sans aucun doute, elles finiraient pas être gravées dans le marbre, pas le marbre de l'imprimeur, le marbre virtuel, celui qui accumule les mots, ces mots qui deviennent des tas de mots sans consistance.

Pourtant, les mots ont un sens, ce ne sont pas des images, sinon ce serait du cinéma parlant. le cinéma, ce n'est pas le vrai: On est plongé dans le noir, dans le trou obscur du désir de la lucarne dorée, c'est beau une lucarne la nuit.

L'ordre, il faut que l'ordre règne - L'ordre contre le désordre mais:

" Si les gens ne faisaient pas parfois des choses idiotes, rien d' intelligent, ne serait jamais fait."

L'ordre, l'ordre nouveau, celui qui balaye l'ordre ancien, celui qui manipule les marionnettes qui dorment, qui dorment dans les wagons derrière la locomotive qui s'active.

Je ne crois pas que ce soit un clown qui tire le signal d'alarme en jouant avec son petit robinet à vapeur: Le robinet de la peur, celui-ci ou celui-là qui vous coupe le sifflet, l'électricité, le gaz, le logement, la cascade merveilleuse, oui! la cascade merveilleuse c'est de l'eau qui coule sans cesse, elle tombe, elle tombe encore plus bas, de l'eau très pure qu'on ne peut pas arrêter, une cascade de mots qui coulent, qui s'étalent en phrases comme des miroirs.

Qui donc tirait la corde, tournait le robinet, l'étranglait pour qu'il ne reste en fin de compte qu'un mince filet d'eau ?
Une chose était certaine, ce n'était pas un spectre.
 

- Ouh là là ! je m'égare et cela n'a aucun intérêt pour vous. Ce qui prouve et démontre que nos images dépendent de ce que nous vivons.

- Le langage n'est pas une image, c'est un outil, un instrument.

Ce qui les avait fait renoncer à combattre, ils l'utilisaient pour se défendre. On disait.

- Voici la peur et ils avaient peur.
- Doit-on succomber à la peur ?
- Est-ce que c'est ridicule d'avoir peur ?

Surtout qu'en général tout le monde vacille face à la peur et puis après tout si l'on a peur c'est que l'on doit bien avoir ses raisons d'avoir peur.
En fait, elle serait même souhaitable, salutaire et bonne conseillère car d'abord nous la nions puisqu'elle veut nous forcer à prendre des décisions brutales, à mettre en œuvre des scénarios  emmêlés, embrouillés, compliqués.
Pourtant lorsque nous y repensons calmement plus tard.
- La peur de ce bel inconnu, séduisant nous donne un joli frisson dans le dos, ça frémit comme de la volupté, c'est excitant parfois c'est même grisant cette peur là. 
On se jette, on se jette pas, on entre, on entre pas , on essaye- Pourquoi pas ?
Naturellement, on ne peut pas jouer avec la peur sans découvrir l'effroi de sa méprise.
Le meilleur moyen de ne pas provoquer la peur, du moins de rester prudent en se méfiant d'elle, serait la discrétion. 
On s'habille de vêtements sombres sans éclats, alors si la peur sait se faire petite et discrète, on peut la braver, elle devient comme une petite flamme prête à embraser le corps, c'est jubilatoire mais si l'on est submergé, c'est épouvantable, c'est même terrifiant, les images disparaissent dans les ténèbres, tout s'écroule comme dans un gouffre vertigineux.
- Quelle horreur!!!

Ce qui est surprenant avec la peur, c'est qu'elle nous fascine, nous aimons la contempler, elle nous donne parfois d'agréables sensations de désir, de sympathie, elle nous pousse parfois à agir. Nous devenons alors comme ces grands sportifs en quête constante d'adrénaline.

Mais trêve de rêveries bourgeoises, la plupart du temps la peur frappe les esprits et elle frappe fort pour faire mal pour que l'on sente la douleur sans qui la peur ne serait pas le peur. Alors, elle nous force a rentrer en nous, à l'intérieur, pour nous immobiliser. Ne plus quitter le nid douillet, ne plus en sortir.


Les premiers à remarquer ce triste changement sont les enfants chez lesquels la peur est instinctive. Cela les étonne de nous voir ainsi paralysés, immobiles devant ce qui les indigne au plus haut point et bien sûr même si le maître ou le patron rassure en mettant lui-même la main à la pâte, cela n'est pas suffisant pour rassurer ses élèves ou ses employés. 

L'habileté n'a rien á voir avec la peur, elle contribue souvent à la renforcer et a éveiller les soupçons à attiser la méfiance, avoir peur rend nerveux instable, on sursaute pour un rien, on est constamment ramener devant le miroir, impossible de chasser son image. 
- Elle nous met en prison, pour combien de jours, pour combien de temps ? 
- Solitude meurtrière, écarte tes barreaux,marche,danse. 
- Comment rompre ses chaînes ?
Nous sommes presque tous de piètres danseurs, la griserie et la joie retrouvée nous fera sortir de cette réserve de cette fausse pudeur qui nous tétanise, nous glace, nous encourage à nous taire.

Nos rêves sont tenaces, souvent pénibles, même les murs s'effacent devant eux, le danseur a disparu quand l'hypnose du sommeil et ses images fulgurantes nous quittent.
Alors, on crie dans la nuit.

-I told you baby how i fell
-One word can close the deal
-Please give that love you got
-Want you say Yeh!
-Doctor say no
-Make me feel good to you
-May be i just waste the time.

Cette lettre ouverte sur la table, si vous mettez autant d'ardeur à la lire que dans les études de vos affaires de votre passion farouche et vos discours. Alors peut-être serez vous sans doute bien inspiré.
je ne veux pas vous faire peur.
la peur est bien pire que la punition parce que cette dernière est quelque chose de précis, forte ou petite elle est toujours préférable à la tension horrible de l'incertitude (Stefan Zweig).

Il ne faut pas se laisser induire en erreur par ses larmes.
La peur et l'entêtement: Parfois le juge en souffre plus que les accusés.
- Est-ce que c'est la peur ou bien plutôt la honte qui arrête les gens ?

C'est aussi un genre de peur, moins critiquable, la honte d'ouvrir son cœur .
(Stefan Zweig) " Je comprends la honte devant les étrangers....devant la foule qui se régale dans les journaux des événements de la vie d'autrui.... C'est joli chez vous, très joli, qu'on est bien dans ce fauteuil et ces beaux tableaux. C'est seulement dans de pareilles occasions qu'on se rend compte comme nous vivons pauvrement nous autres.
Comprends donc avec quelle stupéfaction tu t'es laissé prendre et si tu souffres, c'est une souffrance heureuse et pleines de promesses, semblables à ces blessures qui nous brûlent si fort avant de cicatriser définitivement.

phildid