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Barthes Roland




Le plaisir du texte

...Tant l'opinion croit qu'il suffit d'aller vite pour ne pas s'ennuyer, cette seconde lecture appliquée au sens propre est celle qui convient aux textes modernes, aux textes limites. Lisez lentement, lisez vite par brides un texte moderne, ce texte devient opaque, fort clos à votre plaisir. Vous voulez qu'il arrive quelque chose et il n'arrive rien car ce qui arrive au langage n'arrive pas au discours - Ce qui arrive, ce qui s'en va (la faille des deux bords), l'interstice de la jouissance se produit dans le volume des langages, dans l'énonciation non dans la suite des énoncés, ne pas dévorer, ne pas avaler mais brouter, tondre avec minutie, retrouver pour lire ces auteurs d'aujourd'hui le loisir des anciennes lectures, être des lecteurs aristocratiques.
Lecteur qui tient à la fois dans ses deux mains les rênes du plaisir et de la jouissance
On nous parle sans cesse  du désir, jamais du plaisir. Le populaire ne connait pas le désir, rien que le plaisir.
Il faut desserrer en quelque sorte l'espèce de classicisme qui est en train de s'installer dans la modernité parce que la modernité est devenue un classicisme dont la loi est au fond le cœur.    (Eric Marty)
Le plaisir pour Barthes n'est pas seulement de l'ordre du délassement ou de la jouissance et n'importe quelle autre dimension. C'est une méthode - Le plaisir est une méthode.
Roland Barthes (France Culture)et phildid



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