Philippes
Philippes était une ville importante de la Macédoine orientale qui prospéra pendant les périodes hellénistique, romaine et byzantine. Située entre les fleuves Strymon et Nestos, la ville était appréciée dans l'Antiquité pour ses mines d'or situées à proximité. Site de la célèbre bataille de Philippes à la fin de la République romaine, la ville prospéra à l'époque impériale romaine et devint un centre important du christianisme naissant. Philippes continua à prospérer en tant que grande ville byzantine. Aujourd'hui, le site archéologique présente des vestiges importants, dont un théâtre et quatre basiliques. Philippes est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Période hellénistique
Selon la tradition, la ville, sous son premier nom de Crenidès, fut fondée vers 360 avant notre ère par des colons venus de la ville voisine de Thasos et dirigés par l'Athénien Callistrate. Il n'existe aucune preuve archéologique d'un établissement important avant le 4e siècle avant notre ère, mais il y avait de petites communautés dans la région depuis l'époque néolithique, comme l'atteste l'art rupestre local.
Lorsque Crenidès fut attaquée par les Thraces, les habitants se tournèrent vers Philippe II de Macédoine pour obtenir sa protection. Philippe, sans doute intéressé par la richesse des mines d'or locales, répondit en prenant la ville et en la rebaptisant Philippes (ou Philippoi), vers 357 av. J.-C. Des fortifications et un théâtre figurent parmi les ajouts architecturaux réalisés sous le règne de Philippe, qui assécha également les marécages environnants. La ville conserva son indépendance, mais pour s'assurer la loyauté de ce nouvel atout, un certain nombre de Macédoniens y furent installés de manière permanente. Selon l'historien Diodore de Sicile, les mines près de Philippes produisaient chaque année la somme très respectable de 1 000 talents.
Après la mort d'Alexandre et les guerres de succession qui s'ensuivirent, Philippes fut très recherchée pour son or et son port, Neapolis (l'actuelle Kavala), mais continua d'agir en tant que ville indépendante sous le régime des Antigonides. Cela est attesté par un décret trouvé à Kos, datant de 243 avant notre ère, qui accorde le droit d'asile au sanctuaire d'Héra de l'île.