mardi 13 février 2024
CHAP I Paragraphe IV
C'est Luc qui avait le mieux connu Phil Did, longtemps il l'avait accompagné sur les chemins de la connaissance, alors il avait pris soin de consigner son histoire. Chap II paragraphe IV....Le terrain situé sur une hauteur bordait plein sud une falaise. Bien avant de commencer il avait pris soin de planter sur tout le pourtour du terrain des arbustes persistants de toutes sortes, des buis, bourdaine, viorne lantane, troène, aubépine qui après ces deux années formaient déjà une haie.
Elle deviendrait très vite impénétrable. Le principe de la construction de sa maison était le même que celui d’une maison Earthship sauf qu’il était parti d’un abri sous roche, cet abri naturel constituait une grande partie de l’habitat. Les deux côtés des murs avaient été bâtis à l’aide de vieux pneus dans lesquels on avait tassé du sable et de l’argile, ensuite on avait enduit les murs extérieurs d’un mélange de paille et de boue très résistant et surtout très isolant. Luc prenait plaisir à penser que cet abri sous roche devait être occupé il y a bien longtemps par des hommes préhistoriques. C'était facile de s’en rendre compte.
Une quinzaine d’années auparavant, avec Claude dit : d'Artagnan n car il venait du Gers, son look de gentleman des bois renforçait cette image. Claude spéléologue, paléontologue Naturologue m’avait appris à fouiller ces endroits reclus ou l’on pensait que les premiers hommes habitaient. On commençait d’abord par creuser sur une cinquantaine de centimètres en profondeur le long des encoignures. En général ce que l’on trouvait en premier lieu étaient les restes d’un foyer, l’évidence apparaissait ensuite rapidement quand on découvrait au milieu des restes de charbon de bois calcinés des morceaux de bois de renne signe incontestable. Après cela on pouvait toujours inspecter plus en avant en tamisant et bien souvent on mettait à jour des fragments d’outils qui avaient probablement servis à la découpe du repas. Si on voulait encore pousser plus loin on glissait peu à peu le long de l’éboulis, en cherchant bien on trouvait assez souvent des éclats de silex éjectés lors de la taille lorsque nos premiers bonhommes assis les pieds dans le vide au bord de la falaise étaient occupés à tailler gentiment leurs outils sous le soleil. Une bonne observation avec l’aide de d'Artagnan mettait en lumière de l’autre côté de la combe, un abri sous roche qui servait sans doute de résidence d’été. Alors la quête recommençait.
Pendant ces moments de pur bonheur, l’illusion d’un monde meilleur nous faisait oublier le temps présent en nous transportant des milliers d’années en arrière. Une bouffée de chaleur intense m’envahit encore quand je pense à ces années là, le canot qui attend sur la rivière verte serpentine lézardant au pied des falaises…