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mardi 30 janvier 2024

Robin Wood



Robin des bois était Anglais, tout le monde le sait ! Quand je l'ai croisé cet été 77 dans les Vosges, il venait d'être ramassé au bord de la nationale 54 par un copain possesseur à l'époque d'un très beau cheval que l'on appelait "4L safari"
- Une belle bête à la robe orangée claire avec de jolis harnais de cuir noirs. En fait il ne s'appelait pas Robin mais Andy, Andrew.





Andy découvrit le massif Vosgien avec toute une bande de jeunes joyeux lurons chevelus délurés; chaque soir il faisait étape dans une famille différente qui l'hébergeait, lui faisant goûter à toutes les spécialités de la maison: la quiche Lorraine, le cuissot de sanglier, les escargots au beurre persillé etc..
Chaque jour qu'il passait en ce bel été 77 voyait notre bel ami Anglais reprendre du poids, il ne cessait pas de vanter les mérites de ces glorieux Vosgiens qui l'avaient recueilli.

Lors qu’après trois semaines de fiestas continues de ripailles qui se terminèrent par un banquet. Un agneau fut sacrifié, la dévoration du méchoui eut lieu de nuit au fond des bois dans une clairière autour d'un grand feu de joie. Au moment des adieux quand il décida de reprendre la route, il fit le serment à tous que celui qui viendrait chez lui en Angleterre à Nottingham serait reçu comme un roi, et le sésame  " I come from the Vosges" suffirait à lui ouvrir les portes de son logis dans la banlieue de Nottingham.

Je fus celui-là qui partit chez les grand bretons en 1979. Lorsque j’arrivai à Cinderhill dans la banlieue de  Nottingham avec un joli bus vert anglais (Ils sont verts à Nottingham) qui me déposa dans ce petit quartier tranquille avec des petites rues sympas; J'étais hésitant, j'appréhendais un peu. j'ai localisé la rue, je suis passé plusieurs fois devant la maison pour enfin resté planter un petit moment devant le numéro à danser d'un pied sur l'autre  hésitant à sonner. En fait je n'étais pas rasé depuis presque dix jours, mes cheveux semi longs étaient plutôt crasseux, j’avais perdu mon unique pull dans le métro londonien, j'avais deux vestes sur le dos, une kaki en toile de l'armée Allemande et une autre par dessus en espèce de velours peluche écossais .Le tout agrémenté de mon barda sur le dos.
Dring... dring..., la porte s'ouvre.

- "Hello"
 a young girl open the door and stare at me.
Je demande après Andrew qui naturellement n'est pas là, il est parti en voyage en Australie.
-"Ah!", il est presque 18hOO, un homme plus âgé vient à la porte; c'est le père, alors je bégaie
-"I'm Philippe, I come from the Vosges"
Un large sourire illumine la façade du père qui me fait signe avec de grands gestes amples d'entrer, il me prend par le bras, m'entraîne dans le vestibule, puis il pointe du doigt un petit cadre dans lequel est inscrit (approximativement) cette phrase:
- "If a french comes here one day and says : I come from from the Vosges. He will be received like a king".
Et c’est vrai qu'on m'a bien reçu. Après être passé sous la douche, m'être restauré, on m'a montré ma couche. Le soir je suis allé au pub du coin avec le père.
Le lendemain je découvrais Nottingham avec les deux jolies sœurs d'Andrew, la forêt de Sherwood ou plutôt ce qu'il en restait c’est à dire pas grand chose, mais surtout le château fort magnifique avec la statue de Robin des bois devant. Je suis resté trois jours avant de reprendre la route vers d'autres contrées du centre de l'Angleterre: Linconl York, Lake district sur le chemin de l'Ecosse.
Croyez-moi je garde un très bon souvenir de Robin Wood.

Phil Did,