«La philosophie triomphe aisément des maux du passé et des maux à venir, mais les maux présents triomphent d'elle »
(La Rochefoucauld).
A défaut de paraître pédant dans une rencontre de jeu de salon, l'intellectuel se doit de puiser en lui-même les raisons de contester les raisons contradictoires non pas dans un discours ambigu aux frappes sanglantes mais bien dans une certaine forme de pureté.
S'il veut jouer, interroger de nouveau Œdipe, il se confrontera alors au Sphinx. En interrogeant Œdipe sur la vérité de l'être, de l'homme, ce Sphinx là a fondé à la fois le vrai discours tragique mais aussi le discours ludique, celui qui nous rend la vie plus douce qui nous défend de nous prendre pour des dieux, même si pour Œdipe la mort était le prix de l'ignorance, il faut rester digne car nous sommes avant tout des êtres imparfaits. Nous nous cherchons sans cesse des alibis. Il ne s'agit plus de substituer à la valeur d'usage de l'écriture une valeur travail.
Après être ressorti de ce trou noir béant, nous sommes enfin revenus à l'air libre. Nous allons donc pouvoir juger de notre nature dans une nouvelle métamorphose. Celle ci va nous permettre de mesurer notre flexibilité car, il faut bien le dire, avec le vieillissement qui nous guette, nous sommes souvent tentés de rester immobiles alors qu'il faut s'adapter comme tout mammifère.
- Sommes nous encore capables d'agir dans cette société sans courber l'échine devant le monstre sacré ? Nous confronter à la rigidité, acceptant bon an mal an de nous pencher sur un destin alimentaire dont nous serions tentés malgré tout d'avaler une portion indigeste mais nécessaire.
- Êtes-vous prêt mes amis à me suivre dans cette gymnastique ? Je n'en doute pas, après tout, avons-nous vraiment le choix ?
Nous étions en juillet. Le temps du tour de la France. la météo naviguait entre canicule et temps gris. La chaleur écrasante devenait prétexte a s'écrouler dans le canapé en regardant les coureurs glisser sur les routes de France, un voyage facile sans fatigue, des images de vacance garanties, un effort constant sans fatigue apparente. Le poste éteint on ressentait comme une grosse gueule de bois, le temps du repas approchait, on se levait pour boire un coup. Un bon film et ensuite dodo. Et puis le lendemain la vie recommençait sous le soleil brûlant ou le ciel gris.
Aujourd'hui, c'était ciel gris. Le jardin respirait d'aise enfin arrosé proprement par le ciel, les plantes légumineuses croissaient en paix sans stress. Mon fils arriva de chez sa belle de nuit avec des croissants et m’annonça toute une série de catastrophes naturelles: Paris inondé, un nouvel immeuble qui a brûlé à Londres. Décidément, je suis loin de tout.La France Culture fait son inventaire d'été avec les vieux fonds de tiroirs. Le nouveau gouvernement Cabastany vient de nommer une ministre de la culture libraire. Allait-on passer un été poussiéreux au fond des livres ?
Parfois on entend à travers le poste quelques éclairs de génie émanant d'une chroniqueuse stagiaire à l'accent sublime qui nous fait toucher du bout du doigt en dévoilant un coin de ciel bleu moutonneux, le bout d'un mamelon fier et généreux: Avignon se drapait de la toge de la modernité avec de nouveaux binômes associant des comédiens et des chercheurs. On allait promener la culture au clair de lune dans les jardins de l’astrophysique. Il me prenait de nouvelles envies comme celle de ressortir de son placard ce brave Charles Dugalois et de l'envoyer paître en Avignon au milieu des vaches sacrées.
On voit à quel point point une bonne nouvelle peut instantanément nous redonner du courage !
Mais si j'étais un tant soi peu de bonne humeur ce n'était pas grâce à France Culture. Non, je le devais au grand Roland Barthe, ce génie véritable dont la lecture matinale de son degré zéro de l'écriture m'avait mis encore une fois du baume au cœur. De lui, il disait que sa récompense c'était la naissance du lecteur.
Rappelez-vous du début de cet article, nous comptions les moutons en silence. L'écriture et le silence (R,B)... « tout silence de la forme n'échappe à l'imposture que par un mutisme complet. Mallarmé sorte de Hamlet de l'écriture , exprime bien ce moment fragile de l'histoire, ou le langage littéraire ne se soutient que pour mieux chanter sa nécessité de mourir [ ...] ce langage mallarméen, c'est Orphée qui ne peut sauver ce qu'il aime qu'en y renonçant et qui se retourne tout de même un peu » .
C'est alors qu'on entendit dans l'onde une autre voix qui parlait de la pensée Saint Simonienne, ou plutôt de ses mémoires. Comme un enterrement de première classe, je vais prendre l'air du temps.
A bientôt.
(La Rochefoucauld).
A défaut de paraître pédant dans une rencontre de jeu de salon, l'intellectuel se doit de puiser en lui-même les raisons de contester les raisons contradictoires non pas dans un discours ambigu aux frappes sanglantes mais bien dans une certaine forme de pureté.
S'il veut jouer, interroger de nouveau Œdipe, il se confrontera alors au Sphinx. En interrogeant Œdipe sur la vérité de l'être, de l'homme, ce Sphinx là a fondé à la fois le vrai discours tragique mais aussi le discours ludique, celui qui nous rend la vie plus douce qui nous défend de nous prendre pour des dieux, même si pour Œdipe la mort était le prix de l'ignorance, il faut rester digne car nous sommes avant tout des êtres imparfaits. Nous nous cherchons sans cesse des alibis. Il ne s'agit plus de substituer à la valeur d'usage de l'écriture une valeur travail.
Après être ressorti de ce trou noir béant, nous sommes enfin revenus à l'air libre. Nous allons donc pouvoir juger de notre nature dans une nouvelle métamorphose. Celle ci va nous permettre de mesurer notre flexibilité car, il faut bien le dire, avec le vieillissement qui nous guette, nous sommes souvent tentés de rester immobiles alors qu'il faut s'adapter comme tout mammifère.
- Sommes nous encore capables d'agir dans cette société sans courber l'échine devant le monstre sacré ? Nous confronter à la rigidité, acceptant bon an mal an de nous pencher sur un destin alimentaire dont nous serions tentés malgré tout d'avaler une portion indigeste mais nécessaire.
- Êtes-vous prêt mes amis à me suivre dans cette gymnastique ? Je n'en doute pas, après tout, avons-nous vraiment le choix ?
Nous étions en juillet. Le temps du tour de la France. la météo naviguait entre canicule et temps gris. La chaleur écrasante devenait prétexte a s'écrouler dans le canapé en regardant les coureurs glisser sur les routes de France, un voyage facile sans fatigue, des images de vacance garanties, un effort constant sans fatigue apparente. Le poste éteint on ressentait comme une grosse gueule de bois, le temps du repas approchait, on se levait pour boire un coup. Un bon film et ensuite dodo. Et puis le lendemain la vie recommençait sous le soleil brûlant ou le ciel gris.
Aujourd'hui, c'était ciel gris. Le jardin respirait d'aise enfin arrosé proprement par le ciel, les plantes légumineuses croissaient en paix sans stress. Mon fils arriva de chez sa belle de nuit avec des croissants et m’annonça toute une série de catastrophes naturelles: Paris inondé, un nouvel immeuble qui a brûlé à Londres. Décidément, je suis loin de tout.La France Culture fait son inventaire d'été avec les vieux fonds de tiroirs. Le nouveau gouvernement Cabastany vient de nommer une ministre de la culture libraire. Allait-on passer un été poussiéreux au fond des livres ?
Parfois on entend à travers le poste quelques éclairs de génie émanant d'une chroniqueuse stagiaire à l'accent sublime qui nous fait toucher du bout du doigt en dévoilant un coin de ciel bleu moutonneux, le bout d'un mamelon fier et généreux: Avignon se drapait de la toge de la modernité avec de nouveaux binômes associant des comédiens et des chercheurs. On allait promener la culture au clair de lune dans les jardins de l’astrophysique. Il me prenait de nouvelles envies comme celle de ressortir de son placard ce brave Charles Dugalois et de l'envoyer paître en Avignon au milieu des vaches sacrées.
On voit à quel point point une bonne nouvelle peut instantanément nous redonner du courage !
Mais si j'étais un tant soi peu de bonne humeur ce n'était pas grâce à France Culture. Non, je le devais au grand Roland Barthe, ce génie véritable dont la lecture matinale de son degré zéro de l'écriture m'avait mis encore une fois du baume au cœur. De lui, il disait que sa récompense c'était la naissance du lecteur.
Rappelez-vous du début de cet article, nous comptions les moutons en silence. L'écriture et le silence (R,B)... « tout silence de la forme n'échappe à l'imposture que par un mutisme complet. Mallarmé sorte de Hamlet de l'écriture , exprime bien ce moment fragile de l'histoire, ou le langage littéraire ne se soutient que pour mieux chanter sa nécessité de mourir [ ...] ce langage mallarméen, c'est Orphée qui ne peut sauver ce qu'il aime qu'en y renonçant et qui se retourne tout de même un peu » .
C'est alors qu'on entendit dans l'onde une autre voix qui parlait de la pensée Saint Simonienne, ou plutôt de ses mémoires. Comme un enterrement de première classe, je vais prendre l'air du temps.
A bientôt.