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ToujoursDevant, la locomotive.




Il était une fois une belle locomotive qui s’appelait ToujoursDevant

C’était un drôle de nom, mais aussi c’est normal, pour une locomotive, d’être toujours devant, alors la petite locomotive aimait bien son nom. Elle avait une belle couleur jaune, presque dorée, et un petit sifflet qu’elle utilisait de temps en temps et qui faisait « piiip piiip piiiip »…quand elle voulait s’arrêter un peu et faire une pause.   Elle faisait toute la journée de beaux voyages, elle emportait les voyageurs de Paris à Vannes, et de Vannes à Paris, et puis de Paris à Bordeaux et de Bordeaux à Paris, et elle aimait beaucoup ça. Entre deux, elle faisait de petites pauses « piiiip …piiiip…..piiip ». La vie était belle pour ToujoursDevant.

ToujoursDevant aimait beaucoup regarder les paysages, et elle trouvait vraiment jolies toutes ces belles régions qu’elle devait traverser. D’ailleurs, elle connaissait les chemins et les rails par cœur.   ToujoursDevant trouvait qu’elle faisait le plus beau métier du monde. Quand elle arrivait à la gare, elle s’arrêtait en soufflant très fort, et les passagers descendaient tous en même temps, comme si c’était la sortie de l’école !   Alors d’autres passagers montaient, et ils portaient avec eux des valises, et ToujoursDevant se demandait bien ce qu’ils pouvaient transporter comme ça…mais elle ne l’a jamais su, figure toi ! Les valises restaient fermées tout le temps, et surement les voyageurs allaient les ouvrir ailleurs, parce que ToujoursDevant n’a jamais vu ce que tous ces gens transportaient ainsi ! Alors elle regardait ses rails, et zou… en route !   Je ne sais pas si tu as déjà pensé à ce qui se passe dans la tête d’une belle petite locomotive comme ToujoursDevant…   Au début, tout allait bien, elle regardait le paysage, et c’était si joli…. Parfois, elle prenait même le temps de ralentir pour mieux voir une forêt ou des petits lapins en train de jouer dans l’herbe…   C’était vraiment une vie merveilleuse, et ToujoursDevant ne s’ennuyait jamais, et elle se disait dans sa tête de locomotive que les passagers devaient être heureux que le trajet soit si joli quand ils regardaient par la fenêtre ! alors souvent, elle ralentissait encore un peu pour qu’ils voient mieux…!   Et puis un jour, pendant qu’on lui donnait des recharges pour son prochain voyage, elle a entendu les passagers sur le quai   -bon sang ! ils peuvent pas être à l’heure avec leurs trains ?! on a encore 15 minutes de retard aujourd’hui ! on n’a pas que ça à faire de regarder les petites fleurs, nous !   -oui, on se demande pourquoi le train est aussi peu régulier, on ne peut pas faire confiance aux horaires, c’est terrible !   -à qui le dites-vous ! on ne peut rien prévoir, on n’arrive jamais à la même heure !!…   ToujoursDevant était toute triste.   Je crois que c’est là que quelque chose a changé pour elle, tu sais.   Elle croyait vraiment que la vie et le rail étaient beaux pour tout le monde, et que ce qui était beau était la chose la plus importante du monde,   et elle venait de s’apercevoir que certaines personnes ne sont jamais contentes !   Alors ToujoursDevant, qui devenait toute triste, a demandé à faire les voyages de nuit. Elle irait toujours de Paris à Bordeaux et de Bordeaux à Paris, mais cette fois, elle tirerait des wagons-lits, et transporterait des voyageurs endormis. La nuit, elle ne verrait pas les forêts et les petits lapins, alors elle ne prendrait plus trop de temps, et ne feraient plus de petites pauses, et les voyageurs seraient tous à l’heure, et ils ne râleraient plus !   Et pour qu’ils soient encore mieux, ToujoursDevant, qui aimait toujours beaucoup son métier de locomotive, faisait attention de rouler bien régulièrement, et le bruit des roues sur les rails faisait comme une berceuse et tous les passagers dormaient merveilleusement bien. Lorsqu’ils arrivaient le matin, à Bordeaux ou à Paris, ils avaient le sourire, et ToujoursDevant était contente.   ToujoursDevant trouvait un peu triste quand même de faire cette route dans le noir, surtout que dans le noir, on sent souvent un petit peu comme si on était tout seul.. Oh, il y a bien les lumières des maisons, un peu partout, mais ToujoursDEvant ne pouvait pas quitter ses rails pour aller faire des coucous à leurs fenêtres, tu t’en doutes !   Mais la locomotive ne s’arrêtait pas, elle faisait tout son chemin d’une seule traite. Elle ne voulait surtout pas réveiller ses passagers endormis !   Sur son trajet, elle voyait bien que les barrières des passages à niveaux étaient toutes baissées pour qu’elle avance sans s’arrêter : elle pouvait y aller tranquillement, et continuer sur sa lancée, les passagers dormaient d’un seul sommeil dans le plus grand confort !   En arrivant, elle était toujours fière de voir qu’ils comptaient sur elle aussi fort, et qu’ils étaient aussi contents d’avoir si bien dormi !   Et ils redescendaient du train avec leurs valises toujours pleines et mystérieuses …qu’ils allaient surement ouvrir ailleurs…. Et ToujoursDevant se demandait toujours ce qu’il y avait dedans…. Mais ça, je crois qu’elle ne le saura jamais, tu ne crois pas ?   C’est un très joli métier, d’être une locomotive, et cette locomotive-là avait un nom très spécial, puisqu’elle s’appelait ToujoursDevan.

phildid




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