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Divinité



"Ne vous impatientez point [dit Pigmalion]Les connaissances ne s'acquièrent pas tout à coup. Vous vous les procurerez peu à peu tant par le commerce des autres hommes que par vos réflexions."

Sur une quelconque petite route comme il y en a temps dans notre pays le maître et son disciple cheminent sous le soleil déjà haut Entre les deux s'engage un dialogue; le maître dit en premier, et le disciple lui répond:) 
- Marche.
- Pourquoi faut-il toujours marcher ?
- Il le faut c'est tout. 
- Je voudrais m'arrêter, il y a une auberge là pas loin. 
- Non, la divinité n'attend pas. 
- Toutes ces histoires me font peur; vous voyez des dieux partout. - Il n'y a qu'une seule divinité. 
- Oui mais pourquoi marcher ? 
- Tous les gens qui marchent sont beaux.

(Ils arrivent enfin en vue d'une grande plaine sur laquelle on peut voit un énorme chantier de construction avec des milliers d'ouvriers qui s'activent; le maitre dit: )
 
- Voici le temple, ils sont en train de construire les cinq grands piliers qui se dresseront vers la voûte du ciel: ( Il tend le bras vers la droite et montre un autre groupe d'hommes qui attendent sur le côté; ils portent tous ensemble sur leur dos ployé, tels des Atlas une immense dalle de pierre; le maître dit encore:)
 
- Ce sont eux qui portent l' "offensive" et qui la poseront sur les colonnes lorsqu'elles seront achevées. (Tous deux contemplent un moment ce grand spectacle vivant, puis le maître entraîne de nouveau le disciple en lui disant:)
- Allons voir la divinité. ( Au milieu d'une large esplanade se dresse une statue de grande taille de type DS, elle apparait de dos, son corps est très musclé; comme c'est jour de cérémonie on l'a revêtue d'un slip et elle porte un soutien-gorge qui met bien en valeur ses formes épanouies; le maitre et son disciple se prosternent aussitôt à ses pieds pour les baiser; pratique rendue difficile par le fait que la statue portent des hauts-talons.) (Après un moment de grand recueillement le maître prend enfin la parole et annonce: )
- Allons nous purifier à la rivière.

(Ils se dévêtent entièrement et courent vers l'onde rafraichissante; le soleil brûlant à son zénith fait comme des diamants des gouttelettes d'eau qui éclatent de mille feux dans leurs poils pubien, leurs membres durcis par cette joie subite fendent les flots. Rien ne vient troubler ce moment de pureté et de grande communion avec la nature; dans un moment ils viendront s'échouer sur l'herbe grasse, cueilli par le soir comme des fruits mûrs ils dégusteront les poissons de la rivière puis s'endormiront sous les étoiles pour un sommeil réparateur empli de songes et de lumière.) Demain il fera jour et ils repartiront sur le chemin.

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...au moment où survient la «réflexion». Par «réflexion», Locke entend «la connoissance que l'ame prend de ses différentes opérations ». Ce mouvement de l'âme découle de la perception des idées simples et se manifeste par différentes actions: apercevoir, penser,  douter, croire,  raisonner,  connaître, vouloir,  etc.
Or Deslandes infléchit et radicalise ce concept en fusionnant premières perceptions et réflexion. Dès que la pensée survient en elle, «comme un trait de lumière dans une nuit obscure»,  Galatée prend simultanément conscience du monde extérieur et de la page blanche de son âme.
 Que suis-je, & qu'étois-je il n'y a qu'un instant ? Je ne me comprends point: je ne me connois point. A quoi suis-je destinée ? Pourquoi m'a-t-on tirée du néant ?Tout ce que j'apperçois,  tout ce qu'il m'est permis de connoÎtre, c'est que j'existe & que je sens que j'existe. Mais d'où vient ma pensée ? Qu'est-ce que penser ? Je me replie sur moi-même, & je ne connois rien à mon être (p. 39-40).  

phildid


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