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En route


En route (1er partie) Sergei Prokofiev / Concerto
pour piano N§3.

« …Et vous mes confidentes, agiles et vives…Énergies des hauteurs ! Et proches vous êtes…A nouveau de moi êtes comme autrefois, vous, bienheureux,…Vous, arbres de mon bois sacré, non soumis à l’errance!...Vous croissez cependant et chaque jour elle,…La source du ciel, désaltérait les modestes…De sa lumière, et sur leur floraison…L’Éther semait ses fécondantes étincelles de vie. » Empédocle (scène troisième)


Quelle belle journée! Il faisait grand soleil- quand on levait les yeux, c’était pour mieux se rendre compte combien étincelant était le bleu du ciel - l’azur de notre ciel terrestre resplendissait d’un bleu uniforme et limpide. On aurait dit un lac de tranquillité. Marie France apporta à Maurice un petit panier de pique-nique qu’elle lui détailla gentiment avec un large sourire. D’abord, une petite terrine aux cèpes et aux morilles, venait ensuite une salade accompagnée de rondelles de tomates du jardin bien charnues et d’un beau rouge vif. Dans la salade elle avait glissé des petites tranches de magret de canard séchées et fumées au bois de hêtre. La salade était couronnée de cerneaux de noix. Au moment ou elle montrait à Maurice une pâtisserie qu’elle était allée chercher à la boulangerie le matin même, un petit pastis, une spécialité Lotoise, Louis son mari s’approcha avec un grand sourire, il portait au bout du bras une bouteille de Cahors millésimé vieillie en fut de chêne de sa réserve personnelle qu’il tendit à Maurice.
- Tenez, faites en bon usage, que les bons augures de Dionysos soient avec vous le long du chemin.
- Va donc chercher la carte.  Dit-elle à son mari. Il couru vers la maison en tenant devant lui son gros ventre.
Maurice avait connu Marie France dans sa jeunesse à Paris ou ils avaient effectué leurs études  ensemble dans la même école parisienne. A cette époque ils avaient eu une petite aventure et puis Marie France un peu à contre cœur avait suivi son mari dans ses nouvelles fonctions à la sous préfecture. Petit à petit elle était devenue une vraie femme d’intérieur se passionnant pour son jardin et la cuisine locale.Maurice venait de passer quelques jours merveilleux chez les Mansuit, dans leur très belle maison en pierre située en plein cœur du petit village de Martel, la ville aux sept tours fondée au XI ième siècle par les vicomtes de Turenne. Sa décision de se rendre à Rocamadour - la proposition de Marie France au téléphone avait fait qu’il avait subitement quitté Paris sans presque réfléchir.
Louis cherchait toujours la carte dans la maison. Maurice allait déposer le panier dans sa voiture quand Marie France l’attira par le bras vers elle en même temps qu’elle ouvrait le haut de son chemisier pour découvrir au creux de sa poitrine une magnifique Sportelle en or.
- Il faut que tu lui donnes un baiser avant de partir.
Maurice se pencha vers la médaille, son front ressentit la douceur des seins de Marie France en même temps que sa bouche baisait la fraîcheur du métal doré. Quand il releva la tête, il pu se rendre compte à quel point Marie France était émue. Maurice reprit rapidement son aplomb au moment ou Louis ressortait de la maison en brandissant la carte IGN. Ils la déplièrent ensemble sur le devant du capot de la voiture- le couple marquait du doigt l’itinéraire à suivre.
-  Tu t’arrêtes d’abord à Cluges dit Louis - va voir le maire chez lui de ma part et dit-lui de t’ouvrir l’église - il faut absolument que tu vois les vitraux financés par Edit Piaf.
- Ensuite renchérit Marie France, il faut que tu passes absolument par Montvalens au bord de la Dordogne, de là tu pourras aller directement vers les Alix, rappelle-toi bien ce dont nous avons parlé hier au soir, c’est un haut lieu, en fait tu suivras le chemin des paroissiens de Lasvaux,  c’est un canton de Martel. Après cela, il ne te restera plus que quelques kilomètres pour rejoindre l’Hospitalet.


 Maurice les remercia chaleureusement pour tout en les embrassant tendrement, il regarda une dernière fois en arrière goûtant encore un peu cet instant de franche amitié, en montant dans sa voiture il se concentra sur la suite de son voyage, les petites routes tortueuses nécessitaient toute son attention.

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