– N’allons-nous pas nous perdre ? dis-je au yamchtchik. Ne recevant pas de réponse, je lui posai une question plus catégorique : – Yamchtchik, arriverons-nous jusqu’au prochain relais ? Ne nous égarerons-nous pas ? – Dieu le sait ! me répondit-il sans tourner la tête. Vois comme la tourmente fait rage ! On ne voit plus la route. Dieu ! petit père ! – Mais dis-moi nettement si, oui ou non, tu espères me conduire au prochain relais, repris-je ; y arriverons-nous ? – Nous devons y arriver... dit le yamchtchik. Il ajouta quelques paroles que le vent m’empêche d’entendre. Retourner, je ne le voulais pas ; mais, d’un autre côté, errer toute la nuit, par un froid à geler, en pleine tourmente de neige, dans une steppe dénudée comme l’était cette partie du territoire des Kosaks du Don, cela manquait de gaieté.
Le blog de phildid La traverssée 2022